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La neuropédagogie

  • Photo du rédacteur: Meera Albrecht
    Meera Albrecht
  • 28 juin 2022
  • 3 min de lecture

Être motivé pour apprendre est la meilleure façon d'apprendre ... mais encore... une fois que nous avons dit cela, comment peut on optimiser la mémorisation à l'aune des découvertes faites en neurosciences?

Nous allons tenter ici de donner quelques repères clés pour favoriser l'apprentissage.


A quoi sert notre cerveau?

Notre cerveau est conçu pour:

  • résoudre des problèmes

  • liés à la survie

  • dans la nature

  • en étant en mouvement

C'est une merveilleuse mécanique à la fois très performante et énergivore. Penser, rechercher des informations ou encore analyser notre environnement brûlerait environ 320 calories par jour. Selon notre activité, il peut consommer encore davantage de calories.

Autre effet notoire de cette mécanique, nous préférons la prédiction à la réflexion. Prédire, c’est gagner du temps en disposant d’informations à l’avance, parfois avant même qu’elles n’atteignent les récepteurs sensoriels. Inversement, les connections ascendantes, issues des couches supérieures du cortex, transmettraient l’erreur de prédiction, c’est-à-dire la différence entre l’entrée reçue et sa prédiction. Le signal d’erreur est utilisé pour mettre à jour le modèle de niveau supérieur, afin d’éviter que cette erreur ne se reproduise à l’avenir.La prédiction conduit également à simplifier l’architecture et le traitement des données, en comprimant l’information. L'être humain par ce biais minimise l'effet de surprise. C'est pourquoi, dès l’enfance on apprend à ajuster ses modèles internes en fonction de l’environnement qui l’entoure et de l’éducation qu’on reçoit.


Et dans le domaine de la formation, ça se traduit comment ?

L'apprentissage repose sur des mécanismes naturels:

  • d'attention

  • de mémorisation

  • de motivation

  • de décision

Et

  • des préférences:

  • des biais cognitifs

  • des automatismes


Quant est-il de l'attention?

Aucun humain n'est capable de rester concentré sur une période de temps si longue. Si l'on en croit la littérature sur le sujet, la médiane se situerait entre 30min pour la majorité et 1h30 pour les champions de la concentration.

Dans ce contexte, le formateur doit multiplier les changements de rythme et encourager les micro-pauses pour conserver l'attention de son auditoire. On favorisera au cours d'une formation des respirations de 10 mn, des micro pauses de 30 mn ou des pauses d'1h30.


Quelles astuces pour activer le travail de mémoire?

Les neuroscientifiques ont également découvert des liens étroits entre les émotions et la mémoire. Toutes les situations où la personne ressent des sensations et des émotions (douceur, anxiété, bien-être, peur, sécurité, plaisir, …) sont mémorisées sous une forme essentiellement émotionnelle.

Chaque souvenir laissant une trace, il est nécessaire lors des apprentissages de relier les nouvelles informations à ce qui est déjà acquis, de donner des indices de récupération et de faire se souvenir grâce à des mécaniques d'associations relatives par exemple à la couleur, à la forme etc...

En matière d'apprentissage la question n'est pas tant la capacité de stockage que le débit de restitution. Il est avéré que seulement 4 à 5 nouvelles notions maximum doivent être soumises aux apprenants pour que l'information soit réceptionnée correctement.

Au bout de deux jours par ailleurs, la quantité des informations apprises est divisée par deux. Au bout d'un mois il ne reste quasiment rien.

Selon Ebbinghaus, pour maximiser le travail de mémoire, les informations doivent être réactivées régulièrement selon cette courbe:

Pour un ancrage durable, la répétition doit donc être espacée.

Par ailleurs, la meilleure façon d'apprendre est de mettre en situation.

Pour déclencher l'imagination et l'appropriation, il faut à la fois expérimenter et mettre en scène, incarner le propos, donner du sens. L'être humain aime résoudre des énigmes, il est donc judicieux de transformer ce que l'on apprend en résolution de problèmes.

Pourquoi cela marche me direz-vous? Tout ce qui est visuel, crée un effet de surprise, amène du challenge une progression suivie d'une récompense, provoque la création de dopamine.

En conclusion, nous pouvons dire que (former) se former, c’est : • faire quelque chose qui m’est utile, • avec un effort raisonnable au regard des résultats, • en tenant compte de mes propres capacités d’attention, • au bon rythme, • en suivant ma logique d’apprentissage, • en me faisant expérimenter, • en me donnant des retours sur les résultats de mes actions, • en m’accompagnant suffisamment

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