Marcher pour se (re)trouver
- Meera Albrecht
- 1 juin 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 juin 2022

La marche est une forme de respiration selon Odile Chabrillac. Le poids des contraintes sociétales et de la technologie nous enferme dans une forme de routine mentale et d’habitudes figées. Il nous vient parfois le besoin de sortir de ce système pour « essayer de penser, vivre, respirer autrement ». Généralement, nous entreprenons des marches hors d’une zone urbaine ce qui nous reconnecte automatiquement à d’autres époques ou la marche était le seul moyen de locomotion. S’extraire un moment du système pour se reconnecter à notre part instinctive et animal au travers d’un rapprochement d’avec la nature nous permet de faire le vide, d’exclure le superflu pour retrouver l’importance des basiques: manger, boire, dormir, respirer, rencontrer, sourire, contempler!
« Marcher, c’est se réapproprier quelque chose de très profond en soi, qui parle non seulement de notre liberté, mais aussi de notre manière de l’exprimer au cœur du monde. »
S’immerger dans la nature, nous fait ressentir un bien être immédiat. Nous devons mettre notre mental au second plan pour bénéficier pleinement de l’expérience sensorielle que procure la marche. Au sens propre comme au figuré, c’est l’opportunité de s’alléger et de reconsidérer avec le plus de hauteur de tourbillon de la vie et notre moi véritable. En outre, nous tirons de la contemplation du beau un réel apaisement et une immense gratitude qui vient combler nos doutes latents et nos conjectures du quotidien. Au cours de cette parenthèse, de ce temps suspendu, l’observation est de mise, nous pouvons dès lors en tirer un enseignement, un autre regard sur nous même et sur la vie. Notre cerveau se connecte au réel différemment et c’est à partir de là qu’émerge des idées nouvelles. La marche est propice à l’imagination et la créativité.
La marche peut en effet nous confronter à nos peurs les plus primaires mais également à nos limites psychiques et physiques. Le contact avec la nature nous remet à notre place dans la grande équation du vivant.
Apprendre à marcher seule nous apprend à compter que sur nous -même, à reprendre confiance en son potentiel. Cette reprise de confiance en soi est un indispensable pour envisager de changer de voie, de quitter son travail ou d’entamer une reconversion professionnelle.
« Si tu n’arrives pas à penser, marche; si tu penses trop, marche; si tu penses mal, marche encore » nous dit Giono. La marche serait donc une solution à tous nos maux?
Le tempo de la marche s’accorde bien avec l’échange, c’est un temps tourné vers soi-même et ouvert à l’autre. Ce dialogue fécond entre différentes parties de soi-même nous permet de faire le point sur nos envies, nos aspirations et nos résistances. Ce dialogue peut constituer une belle entrée en matière dans la perspective d’entamer un bilan de compétences. La marche constitue une première étape d’investigation au cœur de ce que nous avons de plus intime. Démarche que l’on peut entreprendre à son propre rythme, à son propre pas.
"Le chemin libère la vérité en chaque homme, le chemin nous fait et nous défait"
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